04/06/2019
Pleyel n'est pas un champ de betteraves
Pourtant les élus souhaitent un échangeur complet avec l'A86.
Indignez-vous auprès de la commission d'enquête. Vous pouvez vous inspirer de la contribution de Vélo à Saint-Denis mais ne faites pas de copié-collé
https://www.registre-numerique.fr/echangeurs-A86-A1/traitementAvis
Contribution de Vélo à Saint-Denis
Mesdames et Monsieur les membres de la Commission d'enquête publique relative au projet d'aménagement du système d'échangeurs de Pleyel (A86) et de Porte de Paris (A1)
Vélo à Saint-Denis s'indigne que l'on puisse consacrer 100 millions d'euros ( En fait évalué à 95 millions € en 2016, mais on peut s'attendre à 100 millions au minimum pour le projet réalisé) à un projet qui ne fera qu'accroître la circulation automobile et ce faisant la pollution de l'air, les nuisances sonores et augmentera les rejets de gaz à effet de serre.
A qui fera-t-on croire que l'on puisse créer deux nouvelles bretelles, une d'insertion et une de sortie à l'A86 à partir de Pleyel, sans augmenter la pollution ?
Nous avons bien senti l'embarras des cadres de la DIRIF lors de la réunion publique du 15 mai à la Bourse du Travail, à défendre un projet qui facilitera l'accès et la sortie de l'A86, cette facilité augmentera le trafic et créera forcément d'avantage de pollution. Alors la DIRIF parle « de diminution de la pollution à l'échelle du territoire », façon habile de diluer les nuisances mais celles-ci se concentreront à Pleyel autour de lieux de vie, de logements, d'une école et d'une crèche.
Ces 100 millions que l'on trouve facilement pour réaliser rapidement un projet routier nous consternent d'autant plus qu'en 13 ans on aura pas trouver ou voulu trouver 4 millions d'euros pour achever la promenade du canal Saint-Denis. Quelques millions de plus et cette promenade pouvait se prolonger de façon continue vers les bords de Seine jusqu'à Epinay-sur-Seine. Un axe structurant pour les mobilités actives, qui traverse Plaine Commune du Nord-Ouest au Sud-Est sur un site idéal. Cet aménagement aurait répondu à l'attente de 79% des cyclistes pour qui un réseaux complet et sans coupure est une priorité. Ne pas oublier non plus que 58% des habitants de ce territoire n'ont que leurs jambes et les transports en commun pour se déplacer.
De même nous avions demandé par courrier en date du 20 mars 2017 à Plaine Commune l'étude d'une rampe en bout de la passerelle au-dessus de l'écluse n°5 du canal Saint-Denis qui permet d'accéder au Stade de France depuis La Porte de Paris. Cette demande n'a pas été retenue au prétexte qu'en faisant un détour par l'avenue Wilson en traversant trois voies de circulation et en empruntant une rampe à 14% (hors normes PMR) on pouvait accéder au plateau du Stade de France. Pourtant cet équipement aurait du sens au moment des jeux olympiques et paralympiques car si les PMR peuvent accéder au Stade ou au métro Porte de Paris elles se trouvent face à un escalier de 30 marches soit 4,74 m de dénivelé avant d'accéder au plateau du Stade de France et cet équipement serait utile bien-sûr pour toutes les mobilités actives entre la Porte de Paris et la gare de La Plaine Stade de France.
Ce nouvel échangeur à Pleyel n'anticipe en rien les catastrophes à venir. Ni le réchauffement climatique, ni le tarissement des ressources de pétrole mais pronostique une progression de la circulation automobile de 1,5% par an alors que dans le même temps le gouvernement s'est fixé comme objectif de diviser par 7 les émissions de carbone d'ici 2050. Comprend qui peut.
Comment contenir le réchauffement climatique si nous construisons des projets qui améliorent la circulation automobile ? Le transport routier est le premier émetteur de gaz à effet de serre. Comment respirer mieux si nous continuons à disperser davantage de polluants dans l'atmosphère ?
Cependant la production de pétrole conventionnelle a atteint un pic en 2006, si nous avons encore du pétrole en abondance c'est grâce à l'apport des pétroles de schiste et à celui extrait des sables bitumineux (Jean-Marc Jancovici « Dormez tranquilles jusqu'en 2100 » ). Mais c'est le chant du cygne.
Qui peut dire si dans cinq ans on extraira encore 100 millions de barils de pétrole par jour pour l'économie mondiale ?
Ce qui devient rare devient cher, dans cinq ans il est plus vraisemblable d'avoir une diminution de la circulation automobile parce que le carburant et les nouvelles motorisations seront trop cher pour nombre de nos concitoyens.
Ces 100 millions seraient plus utile pour préparer le territoire à la résilience. Ceux qui auront abandonné leur voiture pour une mobilité active et les transports en commun subiront moins le resserrement de l'offre de pétrole.
Pour le coût d'une seule des nouvelles bretelles de l'échangeur de Pleyel il serait possible de réaliser un réseau cyclable complet sur le territoire de Plaine Commune et par la même lutter contre un autre fléau ; la sédentarité.
Ainsi, on a encore le choix dans les cinq ans qui viennent pour modeler le territoire et faire de Plaine commune une grande et belle agglomération idéalement aménagée pour les mobilités actives.
La belle jeunesse sportive du Monde entier serait ravie d'aller facilement à pied, à vélo, en trottinette, en roller au Stade Olympique, à la piscine, sur les lieux d'entraînement ou à Paris par le canal Saint-Denis enfin totalement aménagé pour les mobilités actives. C'est aussi répondre au tiers des automobilistes qui se disent prêts à lâcher leur voiture s'ils ont une alternative enviable. Mais abandonnons ce vieux projet dispendieux et d'un autre temps qui n'aboutit qu'à déplacer la pollution en fermant deux bretelles de la Porte de Paris pour en créer deux à Pleyel.
Nous demandons dans un premier temps la réduction de la vitesse sur les autoroutes A1 et A86 à 70 km/h. Vitesse à laquelle un véhicule léger pollue le moins, et également qui limiterait les chutes de débris provenant de l'A1 sur l'Esplanade de l'écluse.
Nous demandons que soit mesurée précisément et en permanence la pollution de l'air à la Porte de Paris et à Pleyel, puis de réduire à une voie les bretelles d'accès et de sortie à cette porte et d'en mesurer l'impact, avant de fermer définitivement ces accès à la faveur d'une diminution notable de la circulation qui viendra inéluctablement quand l'offre de pétrole sera moindre.
Vive les mobilités actives.
Vive la vie et luttons pour que notre chic planète reste agréable à vivre pour les générations futures.
Vélo à Saint-Denis le 29 mai 2019
23:17 Publié dans interpellations publiques | Lien permanent | Commentaires (0)
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